Courrier Benhidjeb Salah à son fils Benhidjeb Amokrane – 3 Septembre 1935

Mon cher fils je fais réponse à ta petite lettre qui comme toujours me fait si plaisir je suis heureux de vous savoir tous en bonne santé et que vous pensiez toujours bien à votre papa. Pour moi il est de même vous êtes toujours auprès de moi et j’espère à l’instant de vous voir et de vous serrer dans mes bras
Il faut néanmoins attendre mais ça ne sera plus pour longtemps maintenant car ici il n’y a rien à gagner.
Je voudrais bien que ce soit de suite, mais je veux gagner encore un peu d’argent.
Tu voudrais venir me voir mon cher garçon combien je serai heureux de te serrer dans mes bras mais tout cela coûte si cher il te faut plus de 1000 francs, et à quoi bon dépenser temps d’argent car je ne serai pas très long maintenant à partir.
Quel bonheur ce jour mon cher petit et comme je retrouverai en toi un beau et grand garçon.
Je vais,…………….., aujourd’hui, tu …………., embrasse……….
La crise est de plus en plus terrible, et on ne peut prévoir où et comment cela finira.
À Paris tous les ouvriers sont mécontents.
Mais quand j’aurai gagné un peu plus d’argent je pars bien vite près de vous tous mes chers enfants.
Mon cher petit pour le terrain de ………….., tu peux faire comme tu voudras et comme il te semblera le mieux, c’est absolument comme si c’était moi, car je sais que tu es si sérieux.
Pour prendre tes vacances mon cher petit je ne peux te dire quand je pourrais partir.
À ta maman il faut lui dire que je pense bien souvent à elle au revoir mon cher petit je t’embrasse un million de fois à bientôt.
Ton papa qui vous aime bien tous et ne pense qu’à vous

Benhidjeb Salah – 3 Septembre 1935